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Le Délégué général aux droits de l'enfant a remis un avis sur les droits de l’enfant sous pression pour les MENA non demandeurs de protection internationale

mer 22/06/2022 - 15:35
Mena
8 min

Le texte de l'avis (.pdf)

A Bruxelles et dans quelques autres grandes villes belges, plusieurs centaines de mineurs étrangers non accompagnés (MENA) se retrouvent à la rue jour et nuit. On peut les croiser dans les halls de nos gares, les entrées des parkings, dans les endroits de l’espace public où ils survivent le plus souvent. De plus en plus jeunes (certains ont moins de 12 ans), ils viennent majoritairement du Maroc. Ils fuient des conditions de vie indécentes et des trajectoires de rue qu’ils connaissent souvent depuis leur plus tendre enfance. 

Ne pouvant pas prétendre à la protection internationale, ils vivent dans la plus parfaite clandestinité, sont quasi quotidiennement exposés aux trafics et traites en tout genre, aux abus et à l’exploitation sexuelle. Souvent, ils consomment des psychotropes ou inhalent de la colle et du white-spirit. Aucun avenir décent ne peut leur être promis et s’ils ne sont pas expulsés par notre pays, ils se verront invariablement remettre un ordre de quitter le territoire en guise de cadeau pour leurs 18 ans.  

Plusieurs associations, financées tantôt par les Communautés, tantôt par les Régions, tantôt par le Fédéral  tentent d’établir un contact avec eux et de les encourager à officialiser leur présence sur le territoire afin de pouvoir bénéficier, au moins jusqu’à leur majorité, d’une éducation et d’une formation qui leur permettraient d’améliorer leur situation en vue, notamment,  d’un éventuel retour au pays. Ces efforts sont généralement vains alors que ces jeunes, tenus à une délinquance de survie, sont régulièrement placés pour des courts séjours dans des centres éducatifs fermés.

Le Délégué général aux droits de l’enfant, constatant cette situation inquiétante qui tend à s’aggraver ces dernières années, recommande que des mesures soient prises en vue d’une prise en considération cohérente de ces mineurs qui ne pourra pas faire l’économie d’une approche holistique et intégrée. C’est le sens de mon dernier avis intitulé « Les droits de l’enfant sous pression pour les MENA non demandeurs de protection internationale » envoyé la semaine dernière aux autorités compétentes et rendu public ce mardi.