COMPLET | Projection gratuite du film «Le Paradis» au cinéma Vendôme (Ixelles) le 12/02 à l'initiative du DGDE
Le Délégué général aux droits de l’enfant vous invite à une projection du film « Le Paradis » qui aura lieu le 12 février 2023 à 14 heures au cinéma Vendôme sis 18 Chaussée de Wavre à 1050 Ixelles. La projection sera suivie d’un échange avec le réalisateur Zeno Graton et plusieurs expert.e.s :
- Solayman Laqdim : Délégué général aux droits de l’enfant
- Alice Jaspart : Anthropologue et criminologue. Formatrice et superviseure à l'asbl Impulsion. Auteure notamment de l'ouvrage "Aux rythmes de l'enfermement. Enquête ethnographique en institution pour jeunes délinquants", Bruxelles, Bruylant, 2015
- Frédérique Hostier : Juge de la jeunesse, vice-présidente TPI francophone de Bruxelles
- Khaled Boutaffala : directeur AMO Athmosphère
- Amine El Asli : conseiller philosophique
En raison du succès rencontré par la projection, nous vous informons que la projection est complète et que nous ne pouvons plus recevoir de nouvelles inscriptions.
Vous trouverez ci-après le lien vers la bande annonce ainsi qu’une note rédigée par le réalisateur.
Lire la bande annonce du film.
Note du réalisateur :
Le Paradis est l’histoire de Joe, placé en IPPJ, dont la sortie est imminente mais qui n’a aucune perspective désirable. Il ne peut pas retourner en famille, et l’idée d’habiter seul dans un appartement de transit, ainsi que la formation qu’il a dû accepter, ne le réjouissent pas. Le Paradis raconte l’importance pour les jeunes placés d’avoir un projet à la perspective désirable. Sans un accompagnement à hauteur des jeunes, sans lien étroit avec leur envies, leurs rêves, mais aussi leurs peurs, leurs frustrations, leurs souffrances, c’est la violence qui reprendra le dessus, à chaque fois.
Joe rencontre William, un autre jeune placé dans la chambre à côté de la sienne, et le désir qu’il éprouvera pour lui ouvrira une brèche dans le système parfois trop rigide des IPPJ, et lui permettra de s’émanciper.
Le film soulève le thème de l’homosexualité, en prenant le parti de la normalisation de la tolérance. C’est à dire qu’il n’est pas question d’inhibition, ni d’intolérance des autres jeunes à leur égard, mais davantage d’une interdiction légale, institutionnelle. Ils ne peuvent pas s’aimer parce qu’ils sont en IPPJ et que ce type de lien est prohibé. L’interdit ne provient pas d’eux ni des autres jeunes, et ce choix, selon moi, reflète une évolution sociétale contemporaine, plus tolérante, plus ouverte. L’idée de ce traitement est de confronter les modes de pensée, la peur, ou la haine non-déconstruite concernant ce sujet, en le rendant moderne et surtout, normalisé.
Le film soulève aussi le thème du sentiment de solitude, et d’enfermement des jeunes lors de leur placement. Il raconte le paradoxe de la volonté d’une réinsertion dans la société de jeunes délibérément mis à l’écart de celle-ci. Le film parle d’une des conséquences de cet éloignement, les visites des parents qui se font rares, le lien qui s’abîme, se perd parfois. Il parle aussi de la discrimination des établissements scolaires vis-à-vis des jeunes placés en IPPJ. Le refus des inscriptions des jeunes en école ou en internat condamne leur sortie. Le film soulève aussi les questions des renouvellements des placements, ainsi que du dessaisissement.
Pour terminer, le film parle aussi de l’importance de la solidarité, de la bienveillance entre les jeunes. Il célèbre le travail des éducatrices et des éducateurs, qui se donnent à 100% pour les jeunes mais qui sont bloqués le plus souvent par un système très lourd, qui peut leur mettre des bâtons dans les roues.
C’est un film sur la liberté, qui se trouve que dans le lien à l’autre, et dans le refus de l’injustice.